AGATE_GC : alternatives au glyphosate en grandes cultures

Le glyphosate est un herbicide foliaire systémique non sélectif à large spectre développé par Monsanto (brevet 1969, AMM 1974, domaine public en 2000).

Une vraie révolution dans la maîtrise des plantes adventices puisqu’il est efficace sur toutes les plantes pourvues de chlorophylle même les espèces les plus délicates (vivaces et pluriannuelles). Son usage initialement orienté vers la lutte contre les espèces vivaces a rapidement été étendu à la gestion des salissements dans l’interculture.

L’interdiction du glyphosate aura un très fort impact sur les systèmes de production en grandes cultures. Une enquête du réseau DEPHY ferme « grandes cultures et polyculture-élevage » nous indique qu’il est aujourd’hui presque exclusivement utilisé pour la destruction de couverts, le désherbage avant semis et la destruction des prairies temporaires. Les principaux freins à sa suppression concernent :

• la perte de compétitivité (temps de travail, réorganisation, investissement en matériel

• la grande variabilité des pédoclimats à l’échelon national

• le manque de robustesse vis-à-vis de la météo des solutions alternatives mécaniques

• les impasses techniques non résolues à ce jour (en particulier en systèmes d’agriculture de conservation).

Le projet « recherche d’alternatives au glyphosate en grandes cultures» (AGATE_GC) est financé par l’Office Français de la Biodiversité (OFB) dans le cadre du plan d’action national ECOPHYTO II axe 3 action 15.3. Il a débuté en 2019 et s’est terminé en 2022. Il réunit les instituts techniques (Acta, Arvalis, Itb, Terres Inovia) et les chambres d’agriculture de l’Ariège et de l’Aude.

Le premier axe de travail s’intéresse aux solutions utilisables à court terme. Les entretiens que nous avons réalisés directement chez les agriculteurs et les conseillers de terrain nous ont permis de préciser l’impact technique, organisationnel du retrait du glyphosate à cours terme. Nous avons rédigé quelques « fiches actions » de conseils techniques correspondant chacune à une difficulté liée à la disparition du glyphosate.

Enfin l’action 3 centrée sur les impasses techniques (TRL 3/4) a privilégié l’agriculture de conservation. L’organisation d’ateliers de co-réflexion et de concentration d’expertise a défini les limites de systèmes sans travail du sol hors glyphosate. La tache semble délicate et nécessitera un bouleversement total des systèmes à l’échelle d’un territoire. Quelques pistes sont actuellement explorées qui associent éleveurs itinérants et céréaliers dans des relation « gagnant-gagnant ». Mais les seules expériences réussies tiennent à un environnement pédoclimatiques et socioéconomique favorable.